Ondine Perier, Responsable éditioriale de clickcinema s’est rendu à Cannes la première semaine du festival. Ses films coups de cœur se sont ainsi démarqués parmi une partie seulement des œuvres sélectionnées. Après une douzaine de films visionnés du 13 au 18 mai, voici son palmarès !
LE PALMARÈS DE LA RÉDACTION
PALME D’OR
- NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater.
Filmé en noir et blanc, format carré, NOUVELLE VAGUE nous immerge dès les premières images dans le Paris des années 50-60. On y suit avec beaucoup de plaisir une bande d’artistes et de producteurs dont un plus précisément : le critique et primo-réalisateur Jean-Luc Godard. Le film de Richard Linklater – à qui l’on doit aussi le merveilleux film BOYHOOD – retrace les déboires et instants magiques qui ont parcouru l’aventure de la création du film culte de la Nouvelle Vague : À BOUT DE SOUFFLE. La joie, l’excentricité et l’audace qui caractérisent le cinéaste et son tournage provoquent une certaine fascination. Le jeu et le mimétisme de tous les jeunes comédiens itou. On n’a qu’une envoie dès la fin de la projection : le revoir ! Espérons qu’un distributeur suisse se penche sur ce bijou de film, tellement original et maîtrisé !
GRAND PRIX
- DOSSIER 137 de Dominik Moll
Après son formidable film-enquête LA NUIT DU 12, Dominik Moll installe sa caméra dans les bureaux de l’IGPN en pleine crise des gilets jaunes : Léa Drucker campe une inspectrice chargée du dossier 137, soit un accident entre des CRS et un jeune homme inoffensif grièvement blessé par un tir de flashball. L’inspectrice se retrouve doublement impliquée dans cette affaire : le jeune et sa famille proviennent de la même petite ville de banlieue qu’elle. Sans pathos ni jugement, Dominik Moll livre un constat implacable du manque de moyens de la police, de ses bavures et une certaine incohérence de la justice française. C’est documenté, intelligent, percutant, bouleversant. Une réussite.
PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE
- Jennifer Lawrence dans DIE, MY LOVE de Lynne Ramsay
L’actrice américaine est tout simplement époustouflante dans ce rôle de jeune mère, borderline en pleine dépression post-partum. L’état dans lequel elle se retrouve régulièrement dans cette oeuvre forte et dérangeante d eta réalisatrice britannique Lynne Ramsay (WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN) impressionne. Elle provoque ainsi chez le spectateur des émotions vives : un agacement vif à une empathie totale et ce en un quelques battements de cils. Une prouesse.
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE
- Guillaume Marbeck dans NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater
Mais qui est ce jeune inconnu qui campe le personnage principal du nouveau Linklater qui n’est pas moins que Godard dans NOUVELLE VAGUE (notre Palme d’Or pour mémo!) : un photographe qui n’avait pas d’expérience dans l’actorat… incroyable ! Son jeu au cordeau, son mimétisme du réalisateur suisse, son phrasé bluffant, forcent le respect. Quel talent, quelle révélation !
COUP DE CŒUR HORS COMPÉTITION
- PARTIR UN JOUR d’Amélie Bonnin
Une bulle de bonheur et de nostalgie a ouvert cette 78e édition grâce à Amélie Bonnin et son magnifique PARTIR UN JOUR qui restera comme une comédie romantique et musicale de très haute facture. Le scénario, la mise en scène, l’interprétation impeccable de l’ensemble du casting ; tous les ingrédients sont réunis dans ce plat savoureux qui se déguste avec une grande délectation. Mention spéciale à Juliette Armanet dont c’est le premier rôle principal et qui livre une prestation remarquable ; une actrice est née ! Interviews d’Amélie Bonnin ici et Juliette Armanet ici
COUP DE CŒUR AUTRES SÉLECTION
- KIKA d’Alexe Poukine (sélection La semaine de la critique)
Le pitch est d’emblée attractif : Alors qu’elle est enceinte, Kika fait face à la mort soudaine de son compagnon. Complètement fauchée et le cœur en bouillie, elle hiérarchise ses priorités : 1. trouver de l’argent rapidement 2. sortir de la merde. Culottes sales, godes-ceintures et parents névrosés vont l’aider. Contre toute attente. Kika – interprétée par la révélation de Cannes : Manon Clavel – touche en plein cœur par sa résilience et sa grande solitude. L’univers insolite qu’elle va être amenée à côtoyer pour s’en sortir donne lieu à des situations cocasses ; l’humour au tournant des scènes fat mouche. KIKA ou la découverte d’un binôme épatant réalisatrice-actrice. Interviews en direct de la plage de La semaine de la critique à venir !