Des poissons et des hommes

Des poissons et des hommes – Critique d’arttv

de Madeleine Hirsiger

C’est un drame subtil et passionnant que la réalisatrice et scénariste Stefanie Klemm porte sur le grand écran avec son premier long métrage. Un morceau de cinéma fort et silencieux, interprété de manière intense et crédible par Sarah Spale, qui est au centre de l’histoire. Mère célibataire et aimante, elle vit avec sa fille éveillée Milla dans une vallée reculée du Jura. Le petit élevage de truites qu’elle gère avec Gabriel (Matthias Britschgi) – un intérimaire – lui assure un revenu minimal. Le travail est dur, le temps souvent exécrable. Un coup du sort la déstabilise et bouleverse complètement sa vie. La manière dont Sarah Pale remplit ce rôle est impressionnante : elle joue de manière crédible la désespérée, la dépassée, mais aussi la combattante. Elle maîtrise le jeu émotionnel – peu importe combien de temps la caméra reste sur son visage – elle le supporte. Et c’est ce qui caractérise cette actrice hors du commun : tout ce qu’elle joue lui appartient, que ce soit en tant qu’enquêtrice dans la série télévisée “Wilder”, en tant que mère junkie dans “Platzspiz-Baby” ou en tant que Judith dans “Von Fischen und Menschen”. Elle est le rôle, ou le rôle est elle. Et puis, il ne faut pas oublier le convaincant Matthias Britschgi : Lui aussi remplit à merveille son rôle complexe de Gabriel – une découverte pour moi. Madeleine Hirsiger